15/10
En hiver 1862, pendant la guerre de Sécession, l’armée américaine envoie une compagnie de volontaires patrouiller dans les territoires inexplorés de l’Ouest. Minervini a construit le décor dans le Montana et a laissé les acteurs y vivre pendant deux mois. Les dialogues et les pensées exprimées sont ceux que les acteurs rencontrent en vivant dans la nature sauvage, dans l’imaginaire des soldats de la guerre de Sécession. Les damnés : En hiver 1862, un détachement volontaire de soldats de l’Union est envoyé pour défendre les régions montagneuses. On ne nous dit pas où il se trouve, on ne connaît même pas le nom des soldats. Après le départ des troupes régulières, commandées par un patriarche barbu à la manière de John Brown, ses fils adolescents s’enrôlent. Les équipes sont mixtes, il y a des gens d’âge moyen et même plus âgés, la plupart dans la trentaine. Tous sans expérience militaire, ils partagent leurs connaissances et transmettent leurs compétences. On assiste à des sentinelles en mouvement, à des coups de feu tirés sur des cavaliers lointains. Un bison est abattu et abattu. Le paysage désolé, les collines ondulantes, les prairies de montagne, la neige qui tombe, les rations froides qui s’amenuisent, tout cela renforce le sentiment de désespoir existentiel. Une bataille fait rage, on ne voit pas l’ennemi, mais les pertes de l’unité. La guerre est un enfer, surtout quand on ne sait plus pourquoi on est là. C’est un film très style Ken Loach, sans dialogues quotidiens et avec beaucoup de gens ordinaires qui jouent les soldats de manière amateur. Cette improvisation donne lieu à des débats philosophiques, religieux et politiques autour des feux de camp. Certains sont plus que bienvenus. Mais ce n’est qu’une petite distraction par rapport au portrait vivant des hommes en guerre. Écrit et réalisé par Roberto Minervini, 8/10.